Une quinzaine d'imams des Alpes-Maritimes ont rendu hommage, dimanche, aux victimes de l'attentat de Nice qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet. Les religieux ont déposé une gerbe pour rappeler que les musulmans de France sont meurtris par une telle attaque.

Ils ont entamé des chants, des prières, leurs mains ouvertes, leurs yeux fermés et émus. Une quinzaine d'imams des Alpes-Maritimes ont déposé une gerbe dimanche sur la Promenade des Anglais, au pied de centaines de bouquets déjà laissés par les proches de victimes ou bien des niçois anonymes. "En Hommage aux victimes de l'attentat du 14 juillet", c'est l'inscription que portaient les fleurs. Ce geste symbolique vise à condamner la tuerie qui a fait 84 morts le 14 juillet au soir, peu de temps après le tir du feu d'artifice de Nice, ce camion fou qui a renversé à toute allure des passants sur la Promenade des Anglais.

Cet hommage de représentants religieux des Alpes-Maritimes était aussi là pour rappeler que les musulmans de Nice et de France sont des citoyens "comme les autres", des "Français comme tout le monde" rappelle Mohammed Djadi, président de la Fédération des associations et mosquées indépendantes des Alpes-Maritimes (FAMI). Les musulmans sont eux aussi blessés par une telle attaque, solidaires avec les victimes.

"On est là pour se recueillir. On est des Français comme tout le monde, on est touchés comme tout citoyen français."
— Mohammed Djadi, président de la Fédération des associations et mosquées indépendantes des Alpes-Maritimes

Une réponse des imams à une stigmatisation des musulmans !

Le message des imams est clair et vise à assurer une solidarité, une compassion avec les victimes, alors que dans le même temps sur les réseaux sociaux, ou même sur le mémorial improvisé, on peut lire, ici-et-là "Marre de ces faux-Français".

En marge de l'hommage des imams, certains passants ont même pris à parti ceux qui étaient venus pour se recueillir. "C'est l'islam radical", s'exclame un homme. "Ce n'est même pas l'islam radical, c'est un fou, Monsieur", lui répond Anissa, 30 ans. "S'il n'y a pas une action menée par la communauté musulmane, pour essayer d'éradiquer ces gens-là..." poursuit-il. "Non, monsieur !" poursuit la jeune femme. Avec colère et émotion, elle tient à mettre les choses au clair : "Dans l'islam, c'est interdit de tuer. Un musulman fait ses cinq prières. Apparemment (...), il n'était pas du tout pratiquant. On ne vient pas s'excuser. On pleure juste nos morts aussi. (...) Il ne faut pas lier tout cela à l'islam."

Les imams ont terminé leur hommage en récitant quelques versets du Coran, dans une prière d'hommage aux morts et aux proches des victimes.