Tout le monde connait l’histoire de Motown, label de Detroit fondé en 1958 par Berry Gordy. Tout le monde connait la flopée d’artistes maison, de Diana Ross à Marvin Gaye, qui squatta les charts plus d’une décennie avec des tubes impérissables tels "In the Name of Love", "Dancing In The Streets", "Where Did Our Love Go", "Papa Was A Rolling Stone", "Baby Love"… En fait, tout le monde ne connaît qu’une partie de l’histoire. Les 13 musiciens, responsables de tous ces classiques enregistrés entre 1959 et 1971, continuent pitoyablement à végéter dans l’anonymat. Leur nom : les Funk Brothers. Grâce au documentaire Standing in the Shadows of Motown, réalisé d’après le bouquin d’Allan Slutsky alias Dr. Licks et sa fantastique BO – captation du concert historique donné en 2000 avec 7 rescapés plus que sexagénaires et quelques stars de la pop, du R&B, ou du funk comme Ben Harper, Chaka Khan, Bootsy Collins ou Joan Osbourne (qui offre deux versions exceptionnelles de "(Love Is Like A) Heat Wave" et "What Becomes of the Brokenhearted") –, justice leur est enfin rendue. Bien longtemps après sa fermeture, la machine à hits fait de nouveau groover 15 chansons créées dans la cave en terre battue du Studio A surnommé "The Snakepit" (la fosse aux serpents). Les puristes jaseront, les amateurs du son Motown ne remercieront jamais assez Dr. Licks pour cette respectueuse initiative.