Y a un tango que vous et moi br Avons dansé bien quelques fois br C'est un tango qu'on danse à deux br Dans un silence religieux br Les musiciens vêtus de blanc br Mystérieux, ont mis des gants br Vous êtes prêt pour le danser br Le tango du martyrisé br br Tango br C'est le tango du bistouri br Qui va et vient, qui coupe et scie br Du bistouri triomphateur br De tous les maux persécuteurs br Tango br Mais ce tango fait frissonner br Surtout celui qu'est allongé br Et qui, le front tout en sueur br Aimerait mieux danser ailleurs br Ailleurs br br Moi, mon toubib est affolant br Il m' dit toujours en rigolant br Après m'avoir bien ausculté br "C'est ce bout-là qu'il faut couper" br Et je m'en vais les larmes aux yeux br Me préparer pour le pas d' deux br Ça fait six fois qu'il me fait ça br Faut croire qu'il l'aime, ce tango-là br br Tango br C'est le tango du bistouri br J'entends déjà son cliquetis br Qui va et vient en grand saigneur br Qui coupe en long et en largeur br Tango br Mais ce tango me fait douter br Qu'à force de me le faire danser br On finira, c'est évident br Par supprimer mes agréments br Sûrement br br C'est un tango hésitation br Procurant bien des émotions br Au début presque langoureux br On s'en réveille douloureux br Malgré les soins très prévenants br Des musiciens tous éminents br On est toujours bien affaissé br Quand on finit de la danser br br Tango br C'est le tango du bistouri br Qu'on fait toujours sans griserie br On le fait même en pâlissant br Et quelquefois c'est angoissant br Tango br Mais ce tango chemin de croix br Est nécessaire quelquefois br Car il devient justifié br Le tango du ressuscité br Et c'est ce qui m'est arrivé