Poésie de Monsieur Robert LAMOUREUX br br Vous me dites monsieur, que j'ai l'air fatigué... br (première et deuxième parties dans les 1èr com de la vidéo) br 3))Cette fatigue-là est mauvaise à entendre br Elle fait le front lourd, l’œil morne, le dos rond br Et vous donne l'aspect d'un vivant moribond br Savoir qu'on est le chef, savoir qu'on est la source br Mais se sentir plier sous le poids formidable br Des vies dont un beau jour on s'est fait responsable br Savoir qu'on a des joies ou des pleurs dans ses mains br Savoir qu'on est l'outil, qu'on est le lendemain br Aider une existence à continuer sa course br Et pour cela se battre à s'en user le cœur br Cette fatigue-là, Monsieur, c'est du bonheur br Et sûr, qu'à chaque pas à chaque assaut qu'on livre br On va aider un être à vivre ou à survivre br Et sûr qu'on est le port et la route et le guet br Où prendrait-on le droit d'être trop fatigué ? br Ceux qui font de leur vie une belle aventure br Marquent chaque victoire en creux sur leur figure br Et quand le malheur vient y mettre un creux de plus br Parmi tant d'autres creux, il passe inaperçu br La fatigue, Monsieur, c'est un prix toujours juste br C'est le prix d'une journée d'efforts et de luttes br C'est le prix d'un labour, d'un mur ou d'un exploit br Non pas le prix qu'on paie mais celui qu'on reçoit br C'est le prix d'un travail, d'une journée remplie br Et c'est la preuve aussi qu'on vit avec la vie br Quand je rentre la nuit et que ma maison dort br J'écoute mes sommeils, et là je me sens fort br Je me sens tout gonflé de mon humble souffrance br Et ma fatigue alors, c'est une récompense br Et vous me conseillez d'aller me reposer ? br Mais si j'acceptais là ce que vous proposez, br Si je m'abandonnais à votre douce intrigue, br Mais je mourrais Monsieur, tristement ...