Ce nocturne n'apparaît pas au premier abord comme le plus séduisant, une mélodie discrète, presque absente au début avec quelques dissonnances même, et puis, un épisode dramatique et passionné surgit, la tension monte pour laisser la place à une valse furtive et fantomatique, le tout bascule à nouveau dans le drame a travers une série d'octaves qui nous entraînent dans des profondeurs abyssales... pour finalement laisser réapparaître la mélodie du début, ça se termine de façon relativement apaisée. Pour moi, ce nocturne est un des sommets de l'art de Chopin, une de ces inspirations géniales dont il avait le secret. Comme dans un grand film Hitchcockien, on est à la merci du maître qui fait de nous ce qu'il veut, pour notre plus grand plaisir. Je manque un peu de virtuosité pour la partie médiane, mais je pense que ça s'écoute...