À l'approche de l'élection présidentielle aux États-Unis, Rama Yade, ancienne secrétaire d'État sous Nicolas Sarkozy et directrice Afrique du think tank américain Atlantic Council, évoque une atmosphère de "fébrilité et de tension". "Tout le monde retient son souffle", déclare-t-elle, alors que les deux candidats, Donald Trump et Kamala Harris, s'apprêtent à tenir leurs derniers meetings. Elle souligne que les sondages sont particulièrement serrés et changent presque quotidiennement, se retrouvant dans la marge d'erreur.br br ## Une campagne dramatiséebr br Rama Yade met également en lumière la "dramatisation" qui caractérise cette campagne électorale. Elle cite les propos controversés de Donald Trump et d'un comédien lors d'un meeting dimanche au Madison Square Garden, où des attaques cinglantes furent lancées contre Kamala Harris. Les déclarations provocatrices ne semblent pourtant pas affecter le soutien dont bénéficie Trump dans les sondages.br br ## La radicalité de Trumpbr br La radicalité de Donald Trump et de ses partisans, selon elle, "n'a plus de limite", ce qui ne semble pas nuire à sa popularité. Au lieu de chercher à apaiser les électeurs indécis, Trump se concentre sur la mobilisation de son propre camp, agissant de manière à accentuer ses bases électorales.br br ## La stratégie de Kamala Harrisbr br De son côté, Kamala Harris tente d'ajuster sa stratégie. Rama Yade note qu'après avoir "durci le ton" avec des critiques contre Trump, Harris prend désormais des positions plus axées sur le contenu. Pour contrer les attaques sur Porto Rico, elle a visité un restaurant portoricain à Philadelphie, abordant les questions de modernisation énergétique et d'accès aux soins de santé.br br ## Insister sur ses apportsbr br L'ancienne secrétaire d'État estime que cette approche est sage, car Kamala Harris ne pourra jamais rivaliser avec Trump en termes de provocation. D'autant plus que les électeurs ont moins de familiarité avec son personnage. Il est donc préférable qu'elle mette en avant ce qu'elle peut réellement apporter à l'Amérique plutôt que de se concentrer sur des attaques virulentes.