Agressions, pression des parents... Comment lutter contre la violence dans le football amateur ?

Agressions, pression des parents... Comment lutter contre la violence dans le football amateur ?

Ils auraient pu discuter du sujet durant des heures. Le temps d'un match (90 minutes), ce jeudi 24 avril, plusieurs acteurs du football provençal se sont retrouvés au siège de La Provence, à Grand Central, à Marseille, autour d'une table ronde organisée par notre service des sports. Le thème : "Comment lutter contre la violence dans le foot amateur ?". Le constat est alarmant, mais les idées et solutions ne manquent pas. Morceaux choisis.br Ce dimanche 23 mars, un nouveau coup de canif a été donné à son image. Le foot amateur fut le théâtre d'un geste insensé. Encore. Exclu après une échauffourée, un joueur de l'EP Manosque, opposée ce jour-là à Briançon, a dégoupillé, brandi un couteau au lieu de regagner les vestiaires. Certes promptement condamné par la justice (9e mois de prison ferme), le malheureux événement a relancé le débat sur cette violence qui gangrène le ballon rond, sport le plus populaire du pays (2 300 000 licenciés). Le rectangle vert est-il vraiment devenu une arène où tous les coups sont commis ?br Froidement, selon les données récoltées par la Ligue Méditerranée et le District de Provence, une minorité (fort regrettable) des rencontres organisées cette saison sont émaillées (6 pour la Ligue, 4 pour le District). Comprenez un carton rouge suivi de sanctions disciplinaires, l'arrêt d'une rencontre ou un simple rapport des officiels. "Sur le terrain, c'était pire il y a trente, quarante ans, coupe Serge Obré (directeur sportif du Burel). À l'époque, ce n'était pas un couteau, mais un coup de tranchant de pelle, tout aussi dangereux."br "Le jeu est moins violent, les acteurs sont globalement protégés", ajoute Vincent Caserta (secrétaire général de la Ligue Méditerranée). "Le vrai problème se situe autour des matches", glisse alors Guillaume Boina (président des Minots de Marseille), en mettant le doigt sur la gangrène, selon eux, du "foot 2.0".br Le constat est accablant. Les acteurs réunis ce jeudi en viendraient presque à regretter les "simples" bagarres générales et coups de pression envers le corps arbitral… c'est dire. "À la sortie du Covid, on avait l'impression de voir des lions en cage", grimace Patrick Bel Abbes (président du District des Alpes). "Une atmosphère irrespirable entoure les rencontres, surtout celles des plus petits. Avant, le foot à onze monopolisait l'attention, maintenant tout le monde a les yeux braqués sur les 6 à 13 ans. C'est là que se cristallisent les tensions, que l'on se sent menacés", peste Serge Obré, dépité.br "Les U12-U13 sont devenus les plus difficiles à arbitrer. Dans les tribunes, tous les parents sont sous pression et remontés comme des coucous", ajoute Enzo Fiorito, jeune sifflet provençal. "On redoute déjà la journée portes ouvertes dans un mois, pour constituer les prochains effectifs. Tout le monde ne pourra pas être sélectionné, et on va faire face à l'intimidation des parents pour prendre leur gamin plutôt qu'un autre", illustre Guillaume Boina.


User: La Provence

Views: 79

Uploaded: 2025-04-26

Duration: 02:07

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