Moins de 24 heures avant le début du championnat de France de pêche sportive en haute mer () dans son village des Saintes-Maries-de-la-Mer, Gérard a bien cru rester à quai. Suite à un imprévu de dernière minute, ses deux fils qui devaient l’accompagner dans le concours pour compléter l’équipage de trois pêcheurs minimum ont dû jeter l’éponge. "Oh vous savez, on n’est pas des affolés dans la famille !", relativise le Saintois, qui a finalement réussi à composer "l’équipe la plus atypique" du national.br Dix heures avant le début de la compétition, il a réussi à convaincre deux amis pêcheurs de le rejoindre à six heures du matin sur le port camarguais. "Guillaume a fait la fête avec une copine, s’en amuse le capitaine de 74 ans.Quand je l’ai appelé pour qu’il vienne m’aider hier soir, elle n’a pas dû être ravie !" Mais avec un burger avalé quelques secondes après avoir levé l’ancre, et une sieste jusqu’au point de pêche du trio, le pêcheur marseillais de 28 ans est entré dans le concours sans rancune. Jean-Claude, pâtissier saintois à la retraite, complète le trio. "Il fait la meilleure tropézienne que je n’ai jamais mangée", assure Gérard. "Tu m’as appelé à 22 heures hier, tu ne m’en voudras pas de ne pas en avoir préparée !", répond son compagnon de route.Il est 7h17 quand les 52 bateaux partis ensemble au large, sous les lueurs des premiers rayons du soleil, entendent le signal : "Attention c’est parti, bonne journée à tous !", annonce le directeur de la compétition au talkie-walkie. "Merde, soyez bons, mais ne pêchez pas tous les thons !", ajoute Gérard derrière son gouvernail, prêt à voguer de 7h à 17h à la conquête du plus grand thon.